dimanche 26 avril 2009

Extrait de la Tribune de Genève du 4 septembre 2002

http://archives.tdg.ch/TG/TG/-/article-2002-09-43/l-entente-ressuscite-le-restoroute-de-bardonnex--une-vingtaine-de-deputes-veulent-remettre-le


Article - 04/09/2002

L'Entente ressuscite le restoroute de Bardonnex Une vingtaine de députés veulent remettre le projet à l'ordre du jour

L'Entente ressuscite le restoroute de Bardonnex Une vingtaine de députés veulent remettre le projet à l'ordre du jour.ANTOINE GROSJEANConçu au début des années 80, le projet de restoroute genevois est ressorti de son tiroir par vingt-trois députés, issus des partis radical, libéral, démocrate-chrétien et UDC. Ceux-ci ont présenté hier une proposition de motion visant à inciter le Conseil d'Etat à relancer la procédure de déclassement de terrains. Ils comptent sans doute surfer sur la majorité de droite au Grand Conseil pour faire passer un projet à épisodes. Bien que le dossier ait «transité» en une vingtaine d'années dans les mains de trois conseillers d'Etat en charge de l'Aménagement, il en est quasiment au point mort aujourd'hui.Un déclassement controverséPrévu depuis 1997 sur la commune de Bardonnex, l'ouvrage bute sur la question des déclassements de terrains. Entre 4 et 5 hectares actuellement en zone agricole devraient en effet être réaffectés en zone de développement 3. «C'est un sol caillouteux fait de remblais et qui ne permet pas une culture de qualité», affirme Jacques Jeannerat, député radical et membre de la Chambre de commerce et d'industrie de Genève.Un Heidiland à Bardonnex?Avec le probable espoir de museler les amoureux de la nature, les promoteurs du projet ont réussi à s'assurer du soutien d'Agrigenève, organe né de la fusion de la Chambre d'agriculture (CGA) et de l'Association genevoise des centres d'études de techniques agricoles (AGCETA). François Erard, directeur d'Agrigenève, confirme la mauvaise qualité des terrains en question, «sauf une partie qui est constituée de bonne terre, mais qui est destinée à être la zone verte du projet». Une compensation est néanmoins prévue pour la perte des 5 hectares de zone agricole. Par ailleurs, ce restoroute pourrait faire office de vitrine pour l'agriculture genevoise, sous la forme d'une boutique ou d'une borne interactive. Selon les promoteurs, les retombées économiques et fiscales du restoroute seraient importantes, et toute une activité pourrait se développer alentour. Il devrait notamment générer une trentaine d'emplois. Le restoroute de La Gruyère ainsi que «Heidiland» situé en Suisse alémanique sont cités en exemple. «Si on ne se lance pas, estime Jacques Jeannerat, il y a fort à parier que d'ici trois ans un restoroute verra le jour du côté français de la frontière. Autant que ce soit nous qui le fassions.» Notons qu'une directive de l'Office fédéral des routes décrète qu'une autoroute devrait être pourvue d'un restoroute tous les quarante kilomètres environ. Mais cette disposition n'a pas de caractère contraignant.Une saga en quelques dates- 1984: Christian Grobet (alors socialiste), chef des travaux publics, lance l'idée d'un restoroute genevois. Le site de Versoix est choisi dans un premier temps, puis abandonné pour celui de Blandonnet, près de l'aéroport. Coop obtient une autorisation de construire pour une station service.- 1993: succédant à Grobet, Philippe Joye balaie le projet de Blandonnet et choisit le site de Bardonnex. L'Etat verse 500 000 fr. de dédommagement à la Coop.-1995: le Conseil municipal de Bardonnex se dit favorable.- 1996: l'Association des riverains de l'autoroute (Aria) s'oppose au projet.- 1997: l'architecte Santiago Calatrava Valls, mandaté par Elf, gagne le concours. Joye, optimiste, prévoit que le chantier démarre avant la fin de l'année. En fin d'année, Laurent Moutinot lui succède à la tête des Travaux publics.- 1998: sous l'impulsion de Christian Grobet (qui a entre-temps adhéré à l'ADG), l'Alliance de gauche et les Verts remettent le site de Blandonnet sur le tapis. Alors que le droit fédéral ne l'y oblige pas en raison du caractère national de l'ouvrage, Moutinot soumet aux députés un projet de loi pour le déclassement réduit de la zone agricole de Bardonnex, en exploitant au mieux l'espace de la plateforme douanière.- 2000: la Commission de l'aménagement du territoire, à majorité de gauche, rejette le projet redimensionné.- 2001: le Conseil municipal de Bardonnex vote une nouvelle résolution favorable au restoroute. - 2002: relance du projet par une vingtaine de députés de l'Entente. An.G.

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